C’était au moment des épidémies de chutes sur sol verglacé, en décembre…
Mon shift de nuit.
Une vieille dame se présente à l’urgence, accompagnée de sa fille. Elle est tombée, elle a mal à son épaule gauche et n’est plus capable de bouger son bras sous peine de douleurs encore plus atroces.
Alors que je questionne la patiente, elle m’interrompt à chaque 2 questions :
[Madame] – Quand est-ce que vous allez me donner mon calmant ?
[Fille] – Maman, laissez le Docteur faire son travail.
C’est devenu fatigant la 3 ou 4e fois que j’ai du expliquer que je devais finir de l’examiner avant. Je commencais à me demander si c’était pas une narcomane ! 😀
C’est devenu carrément irritant quand j’ai su que c’était arrivé en après-midi, qu’il est maintenant 8h plus tard, et que la patiente avait prévu passer la nuit chez sa fille. C’est la voisine, qui est médecin, et qui a ben trop suspecté une fracture, qui leur a fortement suggéré de se présenter à l’hopital.
WHAT ?!?
Parce que Madame « prévoyait passer la nuit chez sa fille », comme dans « pas assez incommodée pour se rendre à l’hopital » et là elle arrête pas de faire chier avec ses calmants ? C’est que c’est moi qui va en avoir besoin d’un là là.
J’ai pas osé lui remettre sur le nez cette simple déduction logique. Même lorsqu’elle m’a sorti :
[Madame] – J’ai été fine toute ma vie, asteur, j’ai droit d’être une vieille fatigante.
Ah ca, Madame, pour être une vraie fatigante, c’est réussi.
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Reste qu’il y a pas une maudite raison pour être une vieille fatigante avec personne. En tout cas, ya pas personne qui mérite d’endurer ca. Et si ya une chose qui est sure, c’est que tout le personnel d’un hopital est avant tout humain. Et que si la job peut être faite « plus vite » ou « pas plus agréable », ce sera surement le cas.
Alors elle ne s’attire probablement que du trouble.
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