Dans les dents !

Été 2006, alors que je logeais à la chic Citadelle de Québec pour mon stage à Valcartier, j’avais pris l’habitude d’appeler mon monde à frais viré. Je vous dis si c’est chic la Citadelle, y’a même pas de téléphone fourni avec la chambre ! lol

Ca faisait alors presque 2 semaines que je n’arrivais pas à rejoindre ma maman-chérie, parce qu’à chaque fois que j’appelais, elle n’était pas là. Évidemment, je ne pouvais pas laisser de message sur le répondeur, et l’afficheur n’allait pas non plus confirmer que j’avais au moins tenté de la rejoindre. En gros, j’étais pas du tout en train de passer pour une bonne gentille fille alors que j’avais fait ce que je pouvais (pour une fille gratteuse, du moins).

Après plusieurs jours et multiples tentatives infructueuses, donc, j’arrive à rejoindre ma mère. Évidemment, c’est quand même une bonne maman : pas trop du genre à me faire une crise quand même là. Mais alors que je sens poindre un soupçon de reproche dans ses propos, je lui propose une alternative :

[Marie] – Tu sais maman, si je n’arrive pas à te rejoindre, tu iras voir sur mon blog.
[Ma mère – insultée] – Pffff !

V’la tu pas que ma mère est insultée, comme si je lui avais proposé de substituer mes appels hebdomadaires par la lecture d’un journal à potin pas de classe…

[Marie] – Aye ! Je me suis donné la peine de raconter mes aventures et j’ai posté mes meilleures photos ! Pis c’est juss en attendant là, j’vais t’appeler pareil…

crevette.jpgQuelques mois plus tard, alors que ma soeur et ma mère étaient chez moi, on se bourrait la face dégustait une mousse de crevette que ma mère avait fait, une de ces recettes de notre enfance qui fait bon dans la gueule…

Ma soeur et moi, on avait de la misère à arrêter. Comme les mères aiment si bien dire « on allait se gâcher l’appétit » (et asteur qu’on est grand, qui va nous arrêter, je vous le demande…).

[Soeurette] – C’est tellement bon Maman ! Je veux que tu me donnes la recette !
[Ma mère] – Tu iras sur mon blog.

Dans les dents.

[Le coloc – impressionné – mais comprend pas] – Hein ! Ta mère a un blog !!!
[Marie] – HAHAHAHAHA ! Franchement la mère ! Tu mériterais juste qu’on t’en parte un !
[Soeurette] – !?!

En tk, si ma mère se part un blog avec ses recettes, je vous tiens au courant 😉

Ode à Normand

sandwich.jpgNormand, c’est le gars de la cafétéria où je travaille.

J’ai toujours été super fine avec le staff des cafétérias que je fréquente (que les gens négligent régulièrement d’ailleurs. Et contrairement au gens à la STM, les employés de cafétéria vous retournent votre sourire !) Normand, c’est probablement un des spécimens les plus sympatique qu’il m’ait été donné de rencontrer dans ces dernières années.

Je dirais même qu’il est plus cool que cool. Quand je sais pas quoi manger (ca vous arrive d’en avoir rien a foutre après une dure journée ?) il me fait un sandwich surprise. Et c’est toujours bon. C’est à se demander s’il lit dans les pensées.

C’est lui aussi qui m’a fait faire le tour avec mon plateau, mon premier soir de garde, pour me montrer ce à quoi j’avais droit avec mon coupon-repas-gratis. (Et pour ma première garde de fin de semaine, m’a fortement recommandé de ne pas utilisé mon coupon-repas-gratis, parce que la cafétéria est fermée et que le repas fourni est trop poche ! De plutôt garder mon coupon pour un repas la semaine…)

Pis des fois, ben, on échange sur les bons et les moins bons docteurs en chuchotant… il sait que quand j’arrive pour diner très en retard le mercredi, c’est parce que mon patron de pédo-psy m’a ENCORE gardée vraiment trop longtemps, et qu’elle me fait chieeeeeeeer !

C’est vraiment pratique d’avoir quelqu’un qui se donne la peine de nous faire un service personnalisé de même ! Et vraiment, c’est pas partout comme ca. Tout le monde devrait avoir un Normand : c’est génial.

Faut dire que ca a été super facile de devenir copain-copain avec Normand. Il est vraiment bon public, alors je me fais un plaisir de lui raconter des anecdotes. Et il rit de bon coeur.

Cette semaine, alors que je le remercie pour son service de sandwich-surprise, et comme quoi on ne trouve pas ca ailleurs, je lui parle qu’à la cafétéria de l’Université de Montréal, il m’aura fallut littéralement deux ans et demi avant de m’attirer quelconque geste d’amitié de la part de la chipie femme y travaillant.

[Marie – faussement outragée] – Deux ans et demi Normand, tu te rends compte !!! Pas moyen de l’amadouer ! (et en montrant ma face) Même avec une gueule comme ca !

Et Normand est mort de rire.

Il est probablement mort de rire parce que je suis complètement nounoune de raconter un truc pareil. Et que ma gueule a vraiment rien de spécial pour amadouer qui que ce soit.

Quand je le croise à la fin de la journée, il en rit encore ! (ben là, coudon, j’avais-tu qqch de gros pogné dans les dents ?!) Alors je propose de lui raconter comment j’ai fini par toucher le coeur de cette dame-de-cafétéria de glace…

—Flaaaaash-Baaaack—

Si personnellement je trouvais la dame de cafétéria assez asociale, Isabelle, ma collègue de classe, elle, la détestait de tout son coeur.

En pleine heure de pointe de cafétéria, on attend en ligne avec notre bouffe dans les mains. Pour une raison quelconque, ca n’avance pas du tout.

[Dame de la café – au monsieur en face de nous] – Pis, Chose, t’as pas l’air de bien aller, pourtant, c’est vendredi ?!
[Chose, l’employé – négatif à mort] – J’vais bien aller le 16 mars 2018. C’est le jour de ma retraite.
[Dame de la café] – Moi c’est le 12 juillet 2025.
[Marie] – Hein ! Pis moi c’est le 2 février 2042 ! Comment ca qu’on connait la date de notre retraite comme ca. C’est un peu freaky non ?

Ca bouge toujours pas. Faque je pense à faire un peu de pluggage d’information inutile pour passer le temps…

[Marie – Prend sa voix de Charles Tisseyre] – Justement, en parlant de 2018, ca a l’air qu’on va être rendu 8 milliards sur Terre à ce moment là, ca fait beaucoup de monde !
[Isabelle] – On est combien actuellement, 6 milliards ?
[Marie] – Exact ! Et le problème, avec 8 millards de dudes, c’est qu’on pense qu’on arrivera pas à nourrir autant de monde ! C’est quand même huge…
[Dame de la café] – Ben… On mangera de la marde.

Ok. Time out. De la marde ?! J’veux dire, j’suis même pas sure que c’est le genre de truc dégénéré que j’aurais dit moi-même, entre autre parce que c’est même pas drôle. Mais là, en plus, c’est une madame de cafétéria qui vient de dire ca ?!? C’est complètement irréel !!! VOYONS DONC !

Pourtant, dans ma tête, je ne peux pas m’empêcher de faire 1+1…. Du genre cafétéria+marde. Et sérieusement, je me questionne pendant une toute petite fraction de seconde à savoir si je dois me fermer la gueule ou répliquer. Mais à côté de moi, il y a Isabelle qui, nous le savons, déteste de tout coeur la dame de la café.

Faque je me lâche lousse… celle-là, elle est pour toi, Isa…

On disait donc…
[Dame de la café] – Ben… On mangera de la marde.
(fraction de seconde)

[Marie – prend son ton de blonde] – C’est pas déjà ca qu’on mange ?!

Le monsieur-pas-fin se détourne et fait semblant d’avoir rien entendu. Et pour Isa et moi, c’est le fou rire qu’on est incapable d’arrêter.

Étonnamment, après cet épisode-là, la dame est devenue super fine avec moi ! C’est ce qu’il lui fallait : que j’insulte sa bouffe ??!

Élisé – ou les déboires de la réanimation

Lors de nos 2 premières journées d’externat, nous avions plusieurs intervenants qui venaient nous parler de la vie de l’externe, et surtout, de comment se conduire en tant qu’externe.

Un des médecins spécialistes en réanimation cardio-respiratoire (RCR pour les intimes) est là pour nous entretenir de notre rôle en cas de code. Un code, c’est quand un patient arrête… de vivre, ni plus ni moins, et que bien des gens se mettent à courir pour lui redonner la vie. Right ?

Il décide de débuter son cours en faisant un peu l’histoire du RCR, et voici le plus vieux texte qui parle de réanimation (ben oui, ca vient de la Bible, imaginez) :

 » Lorsqu’Elisée entra dans la maison, vit que l’enfant était mort, couché sur son lit. Elisée entra et ferma la porte sur eux deux, et il pria l’Eternel. Il monta et se coucha sur l’enfant; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains, et il s’étendit sur lui. Et la chair de l’enfant se réchauffa. Elisée s’éloigna, alla çà et là par la maison, puis remonta et s’étendit sur l’enfant. Et l’enfant éternua sept fois, et il ouvrit les yeux. « 

[Dr RCR] – Je trouve que ca décrit très bien ce que vous allez faire pendant vos années d’externat. Prier l’Éternel, bien entendu. Parce que quand vous allez voir vos premiers codes, vous allez tellement être nerveux que vous saurez pas quoi faire d’autre…

C’est ce qu’on appelle être réaliste !

Enchantée, mon nom est Marie…
iv.jpg Cette même journée, on a eu l’occasion de pratiquer quelques techniques. Enfin de l’action !! On a eu à installer un cathéter veineux, un tube naso-gastrique, et un cathéter urinaire, much fun !

Les patients que nous avions à piquer n’étaient en fait que des parties de bras et de main en plastique dans lesquels ils faisaient passer du faux sang… Je me suis retrouvée en équipe avec un garcon que j’avais jamais vu (après 3 ans, c’est toujours étonnant). Alors quand je me suis présentée à mon patient-bras, je n’étais pas certaine encore s’il allait me trouver drôle ou s’il allait me prendre pour complètement dégénérée. (Ben quoi, c’est important de pratiquer comme il faut !!!)

[Wannabe Dr Marie – Parle à son patient-bras] – Bonjour, mon nom est Marie, je suis externe, étudiante en médecine, et c’est moi qui vais installer votre cathéter veineux aujourd’hui. Ca va bien ?
[Wannabe Dr Sébastien] – Hihihihihihi

Il fait donc pareil avec son patient-main. Mais encore mieux, il lui serre la main. Ou devrais-je dire, il serre son patient… Mon patient à moi, il en avait même pas de main… Quand ca a été le temps pour mon collègue de piquer son patient, j’ai même osé :

[Wannabe Dr Marie] – Oh, je vois que ton patient est agité… tu veux que je t’aide à le tenir ?

Alcool – Une question de perception #3

Il y a de celà un an. J’arrive chez ma mère pour un souper de famille. Je suis un peu d’avance, afin de l’aider avec les derniers préparatifs.

[Ma mère] – Si tu veux quelque chose à boire, t’as juste à te servir dans le fridge. J’ai de la bière. À moins que tu veuilles un verre de vin ?
[Marie] – Dé-gueu. T’as-tu du ginger ale ? (ouvre le fridge) AH ! M’man ! Kess tu fais avec de la Cold Shots ?!?
[Ma mère] – Quoi, la bière ? Qu’est-ce qu’elle a ma bière ?
[Marie] – T’es sérieuse ? As-tu vu les annonces de cette bière là ? C’est comme qui dirait pas de la bière de matante. C’est juste un peu trop « cool » là… Y a tu gouté ? Pis c’est quoi le pourcentage d’alcool là dessus ?….
[Ma mère] – Aye, j’ai le droit d’acheter la bière que je veux bon. Prend donc ton ginger ale là pis laisse moi tranquille.

Je me sers donc un verre de Ginger Ale (comme ca je fais croire aux autres Grands que je bois de la bière) et je termine les dernières tâches avant l’arrivée des invités. Lorsque ma soeur se pointe, ma mère lui suggère à son tour de se servir, à sa guise, du breuvage de son choix. Sur quoi elle ouvre le frigidaire :

[Soeurette] – AH ! Kess tu fais avec de la Cold Shots ?!?
[Ma mère] – LAISSEZ-MOI VIVRE !!!
[Soeurette] – ???
[Marie] – pfff ! J’te l’avais dis !

(en tout ca, les Cold Shots, elles ont trainées dans le fridge, intouchées pendant un an. Elle a jamais voulu y gouter ca a l’air)

Alcool – Une question de perception #2

Quand on était jeunes, dans les soupers de famille, on se servait du jus de raisin dans des coupes. Pour faire comme les grands. Rien de spectaculaire là dedans. Vous avez fait ça quand vous étiez jeune right ? Anyhoo…

Alors qu’on était rendus grands (mais qu’on buvait toujours pas de vin), mon frère verse du jus de raisin dans une coupe à un ti-cul de 8 ans de notre connaissance. Il lui demande alors :

[Mon frère] – On boit à quoi ?

Ti-cul, qui, obviously, entend la question pour la première fois dans ce contexte, répond :

[Ti-cul] – Ben… À Go ?!

Trop génial. Trinquer « à la paix dans le monde », c’est tellement out. Depuis ce jour là, moi, je bois « à Go« .

Tableau comparatif – spéculations sur 2 orifices à sens unique

Mise en situation
Dans ma tendre jeunesse, ayant des problèmes avec mes sinus, j’avais eu le bonheur d’expérimenter « le tube avec la caméra pour aller voir dans le nez ». Je m’en rappelle encore, car même si on est sous anesthésie locale, l’expérience n’est pas sans inconfort.

Plus tard, dans mon cours de Gastro, alors qu’on parlait de la fameuse technique de sigmoidoscopie et de coloscopie, dans un plus pur esprit scientifique me vint la question existentielle suivante : «J’me demande qu’est-ce qui fait plus mal, le tube dans le nez ou dans les fesses ?» N’était-il pas légitime de vouloir comparer ces 2 orifices à sens unique ?

Intrigue
Récemment, je dois me rendre à nouveau chez le Dr Sinus (un ORL) pour investiguer un Rayon-X anormal. On me demande si c’est correct que je passe entre les mains du Résident qui ne parle qu’anglais : pas de stress, je compatis avec la réalité des étudiants en médecine, right ?!

Pendant le questionnaire, il me demande (selon les règles de l’art) ce que je fais dans la vie : il apprend donc que nous sommes « collègues ». À partir de ce moment, l’entrevue devient un peu moins formelle. Il me raconte qu’il vient faire un stage à Montréal mais qu’il est originaire de Singapour, pays que je connais par hasard pour l’avoir étudié un peu. Alors je l’étonne avec quelques connaissances : ca y est, on est presque des copains. 🙂

Alors qu’il entreprend l’exploration de ma fosse nasale avec « le tube avec la caméra pour aller voir dans le nez » et qu’il s’excuse à la vue de mon inconfort visible, j’ose avancer quelques détails de mon questionnement existentiel :

[Marie] – You know, I’ve always wonder which one would be worst : the tube in the nose or a colonoscopy.

[Dr Resident] – giggles (for real)
[Marie] – Since I’d never had a colonoscopy, and not planning on getting one, I would have to find a patient who had both interventions to answer that for me
[Dr Resident] – Actually, since patients are usually given something to sleep for a colonoscopy, you couldn’t get a answer to that question !
[Marie] – Damn. You’re right ! Then I would need to find someone who wouldn’t mind having the intervention fully conscious !
[Dr Resident] – That would work !

Ce sur quoi on passe à une autre salle où je me verrai introduire un paquet de truc dans le nez. Alors que le Résident insère des instruments à une profondeur surprenante, je proteste (pas à cause de la douleur, mais parce que je suis quasi inconfortable avec les capacités de mes fosses nasales, jusqu’ici inconnues de moi !!!)

[Dr Resident] – Most people don’t know how deep the nose is, it’s about 10cm ! Even doctors that are not used to it are pretty much amazed of how much stuff we can put in one’s nose !

Punch final
Je m’imagine avec ces instruments dans mon nez et je tente de visualiser jusqu’où ces trucs me rentrent dans le crâne ! Je ris en essayant de pas trop bouger. Le Résident tend le bras pour ramasser quelque chose et ramène un autre petit instrument pour tenter de me l’insérer avec les autres…

[Dr Resident] – Hum. I don’t think this third one will fit. It’s too tight.

[Marie] – Honestly Dr. Suddenly, I’m SOOOO happy you’re talking about my nostril. And not my ass…

NB : à ma petite soeur qui est d’une constance surprenante, j’interviens avant qu’elle ne le fasse : Eh oui, on dit « Coloscopie » en français et « Colonoscopie » en anglais. Ben voilà, je vous divertis et passant pour une niaiseuse, mais je vous enseigne le bien perlé en même temps.

Salluit – Part III

Ca y est, le décompte est officiellement enclenché pour mon retour à Montréal. Plus que 4 dodos… Je perds espoir de voir des tuktuks en vrais… (ben, des caribous, là)

Heureusement, cette 3e semaine était sous le signe des bonnes nouvelles :
– Nous avons eu une très belle semaine : 4 jours et demi de temps absolument magnifique, comme peut en témoigner mon diaporama de photo de Salluit. C’est pas toutes les semaines que ca arrive !
– J’ai recu mes notes pour la dernière session et je passe tous mes cours. Je suis donc maintenant officiellement une externe. Mes collègues Salluitiens me confirment que depuis jeudi, j’ai aussi l’air plus intelligente.
– J’ai eu ma première patiente qui m’a joyeusement – et bruyament – reconnue à la Co-op (ce qui nous sert d’épicerie mais qui vend aussi des 4-roues, des sofas, des fridges et et de l’équipement de chasse et pêche). Il faut dire qu’elle était pas mal pompette. Ca ressemblait à ceci :

[Ex-patiente – crie de 8 allées plus loin] – HEY ! STUDENT-DOCTOR ! NICE STUDENT-DOCTOR !!! HELLLOOOOOOOOO HOW ARE YOU STUDENT DOCTORRRRRRR ?????!!!!
[Marie] – Hello, I’m fine, and so are you it seems.
[Ex-patiente] – HEY NICE STUDENT-DOCTOR ! PRETTY MUCH SO, AS THEY SAY !!!!!!
[Marika] – Dude, on voit que les patients t’aiment bien déjà ! Kess tu lui as fait pour qu’elle t’aime de même ?
[Marie] – Je lui ai enlevé son stérilet en début de semaine. Faut croire que j’ai le tour pour pas gêner le monde !!
[Marika] – Ca a l’air de ca !

– Pour couronner le tout, j’ai mon ami Hugo qui m’a apporté de la Vodka et du sirop d’érable – 2 trucs qui coutent une fortune à Salluit – et que je peux maintenant partager avec mes amis d’ici. Mais le plus agréable a été probablement de voir pour la première fois, cet ami de longue date habillé dans son suit de pilote. Mmm-mmm-mmmm.

Stéphane Archambault, superhéros

16h30, j’appelle ma soeur au bureau :

[Marie] – Au resto ce midi, j’ai vu un gars cute. Devine qui.
[Soeurette] – Stéphane Archambault
Ma soeur et moi, on est tellement sur la même longueur d’onde. Des fois, c’est un peu freaky…
[Marie] – Yaaaaay ! Je savais que t’allais le trouver !! hihihi
[Soeurette] – Y’était-tu avec sa blonde ?
[Marie] – Même pas !
[Soeurette] – Chanceuuuuuuuse ! Yé tellement beau… Même en vrai !
[Marie] – Yessss ! Pis y’avait un p’tit manteau 3/4 avec le col remonté, foulard, et ses p’tits cheveux spiky, hou-là-là !
Aujourd’hui, c’était même pas grave que dehors, il tombe de la pluie et de la neige en même temps, parce qu’aujourd’hui, j’ai vu Stéphane Archambault.

Et messieurs, peut être que vous ne le saviez pas, mais vous avez en Stéphane Archambault un grand allié. Car si cet homme a le super pouvoir d’illuminer un jour où-il-pleut-et-il-neige-en-même-temps, imaginez ce qu’il peut faire pour une « date »… Ca vous inspire une fille ca, monsieur… hm, hm, hmmm.

Pour vous mesdames…

stephane-archambault.jpeg

T’as une poussière dans l’oeil…

Il y a certaines choses en médecine qui ne peuvent s’apprendre que par la pratique. Le fond d’oeil est un excellent exemple. Regarder la rétine de quelqu’un, c’est pas ce qu’il y a de plus évident ! Mais, avec pas mal d’exercice, et un patient coopératif, on arrive à bien s’en tirer.

C’est ma petite soeur chérie qui me sert le plus fréquemment de cobaye, justement parce qu’elle tolère assez bien cette agression lumineuse… Ainsi, régulièrement depuis 1 an et demi, j’observe le fond de sa rétine dans l’espoir d’y trouver quelque chose d’intéressant. Et c’est avec une grande joie que d’une fois à l’autre, j’y fais des découvertes fascinantes.

C’est cette semaine qu’ont culminé mes découvertes, alors que j’ai pu faire, comme une vraie pro (ou presque), le tour de sa rétine. Veines et artères (avec leur reflet lumineux) m’orientent vers le disque optique d’un jaune discret, pour finir avec la macule et la fovea. J’en avais jamais autant vu, j’étais réellement toute extasiée !!

[Marie – émerveillée] – Oh wow ! Woaaa, oooooooh ! Aaaaaaaaaaah ! Tellement oh ! Wow ! Ooooooooh ! Top hot ! Mais je vois tellement tout ! Incroyable !! Woaaaaaaaaa !

Il faut comprendre qu’avec un vrai patient, on se laisse jamais aller aussi allègrement, mais avec petite soeur, c’est pas grave. Même que c’est bien qu’elle sache à quel point je suis en train de faire des découvertes géniales sur son corps, hihihi. Et puisque c’est une super soeurette, et qu’elle s’intéresse à ce que je fais (et surtout pour pas passer pour une débile mentale) je lui propose au moins de lui montrer une photo de ce que je réussis à voir dans le fond de son oeil.

Je vais donc dans ma bibliothèque chercher mon livre de référence. Je viens à peine de toucher à mon livre que j’ai déjà en tête une idée de quelque chose pour la surprendre… Alors je prends mon meilleur ton enjoué possible et j’annonce :

[Marie – toute excitée] – Attends de voir l’image du fond d’oeil, c’est vraiment impressionnant !!! Et en plus, le tiens, je le voyais vraiment super bien !!! C’était vraiment super trop cool !!! Tiens, regarde !!!!!!
[Petite Soeur – gueule ouverte] – !!!

Parce que plutôt que de lui montrer un vulgaire fond d’oeil, (retenant de peine et de misère mon rire) je lui sors une image du postérieur d’un mec particulièrement poilu, les fesses un peu écartées par les mains gantées du médecin, juste avant la procédure de toucher rectal. Ma soeur part à rire, et va faire le même coup à son chum qui était dans la cuisine.

[Petite Soeur – toute excitée] – Phil, Phil ! Faut que tu vois l’image de ce que ma soeur a vu dans le fond de mon oeil, c’est vraiment super impressionnant !!! Tiens, regarde !!!!
[Le beauf’] – !!! Des fesses ! T’as des fesses dans le fond des yeux ?! …Pis c’est mêmes pas les miennes !

Water is up and running !

Avec le fort plaisant départ de mon coloc venait la très attendue arrivée de mes nouveaux électros tous neufs. Je m’étais même trouvé un beau p’tit modèle de réfrigérateur avec un distributeur d’eau et de glaçons. Et le beau projet de brancher moi-même ledit réfrigérateur à la source, rien de moins. J’avais en fait eu la brillante idée de brancher le fridge sur le robinet d’eau froide de ma laveuse préalablement splité, qui était à peine à quelques pieds de là. Pour moi, c’était un plan infaillible !

En cette semaine de relâche, je vais donc magasiner les pièces nécessaires, me faisant judicieusement conseiller par le monsieur chez Rona. Finalement, mon plan n’était pas si parfait que ca, et j’ai fait travailler fort fort le monsieur pour qu’il me fasse passer d’un type de tuyau à l’autre. (pfff, c’est tellement plus simple en électricité)

les-pieces.jpeg

Enfin, je m’attaque à la tâche, vêtue d’une paire de jeans un point trop grand, pour afficher avec suffisance un début de craque de fesse (et avec de la chance, détourner le regard de Murphy qui reluquait mon inexpérience…) Le bonheur qu’il y a à travailler de ses mains. Ya rien comme de se tortiller dans un espace exigu, en arrière d’un réfrigérateur, pour installer à bout de bras et à l’aveuglette quelques tours de téflon sur les filets d’un tuyau pour nous faire apprécier le travail bien fait. (Les chirurgiens font probablement la même chose avec votre abdomen, hihihi)

Comme « y’en aura pas de facile », il a fallut que je fasse, défasse, refasse mon maudit montage 3 fois, avant de confirmer qu’il y avait une maudite pièce niaiseuse qui fuyait. Après plusieurs minutes, beaucoup de tours de wise grip, quelques sacres, une pièce changée (et évidemment, un ongle cassé !), le montage passait le test : l’étanchéité, ici, est une vertu…

En fin de soirée, j’avais mes premiers glaçons.

ml-aime-ses-electros.jpeg

Un 4½ tout à moi
J’ai encore rien fait d’intelligent avec la chambre de mon ex-coloc, sauf y mettre le fauteuil rouge que je gardais caché dans ma chambre depuis 1 mois. Éventuellement, ca sera un bureau, ou quelque chose du genre. Mais pour ca, faudrait que je fasse du ménage dans ma chambre et que j’aille chez Ikéa pour me trouver une surface de travail décente des étagères pour entreposer ma sans cesse grandissante collection de livres de nerd. Voici de quoi à l’air mon futur bureau aujourd’hui, avec ma soeur dedans :

cath-bureau.jpeg

2 pour 1
Et pour la même soeur qui doute de ma couleur de cheveux… À la fois, une photo de ma nouvelle cuisine, et de mon nouveau sarrau !

mlfridge.jpeg
(tchequez ca, le fridge est pas encore au niveau ! lol)

Vue d’ensemble

Aujourd’hui lundi, nous débutons un nouveau chapitre de notre formation : Endocrinologie et reproduction. Quoi de mieux pour commencer une semaine qu’un cours d’anatomie gynécologique ! La médecin professeur se présente, et ce n’est que lorsqu’elle dit son nom que je la reconnais : c’est MA gynécologue !

Marie et Gab discutent de la découverte pendant le cours alors que Marie tente simultanément d’impressionner sa gynécologue en répondant à ses questions :
[Marie – chuchote] – Gab ! C’est ma gynécologue !
[Gab – chuchote] – Hahaha Faque si on voit des photos de vagin de ses patientes, ca se peut que ce soit toi ?
Gab et Marie rigolent
[Dre Gynéco] – Quelqu’un a une idée de ce que Carole peut présenter ?
[Marie – lève la main] – Un abcès ?
[Dre Gynéco] – Exact. De quelle structure ?
[Marie – chuchote] – yessssssss By the way, esti que té con !!!
[Dre Gynéco] – Ma voisine a deux utérus, deux cols, deux vagins. C’est possible ?
[Marie – lève la main] – Oui !!
[Dre Gynéco] – Exact !
[Marie – chuchote] – Yesssssss ! Reste que je l’avais pas reconnue pentoute. À bien y penser, ca doit être la première fois que je la vois dans son ensemble ! Normalement, je lui vois que la face cadrée entre mes deux genoux…

Il était une fois deux nouilles…

Mireille et Marie se retrouvent au café après leur journée respective à l’hosto. Une journée d’apprentissage bien ordinaire pour Marie. Mireille, elle, a appris à faire son premier examen gynécologique.

[Marie] – Pis ! Comment t’as trouvé ta première noune ?!

En fait, je voulais pas vraiment savoir, je voulais juste poser la question de cette très inélégante manière…

[Mireille] – C’était vraiment bien fait !
[Marie – moment d’hésitation] – pardon ?
[Mireille] – J’veux dire : l’organisation, pas la noune, hahaha ! C’était vraiment bien pensé pour qu’on se sente vraiment à l’aise.
[Marie] – Great ! Can’t wait ! Moi j’ai eu un patient qui n’avait pas de nombril.
[Mireille – surprise] – Ca se peut ca ?!
[Marie] – Hehe. Deux options… Ou ca vient des multiples chirurgies abdominales qu’il a reçues, et pendant l’une d’entre elles, en refermant, ils ont du enlever le nombril… ou c’est Adam, et vu qu’il n’a pas de mère, il n’a pas eu besoin du cordon ombilical, et donc pas de nombril !
[Mireille] – Effectivement. Tu lui a demandé s’il était Adam, pour vérifier ?
[Marie] – Nan… je fais pas ce genre de joke là avec les patients… on sait jamais, ca peut toujours toucher une corde sensible, et c’est délicat !
[Mireille] – Ouais, c’est vrai, vu de même.

Nous fixons toutes les deux l’horizon, profondément dans nos pensées…

[Mireille] – Peut être qu’il faisait une collection de mousse de nombril depuis des années et qu’il a du arrêter après…
[Marie] – Tu t’imagines ce qu’elle vaut, sa collection, asteur qu’il peut pu continuer ?
[Mireille] – Woa, une fortune !

À nouveau, quelques instants les yeux tournés vers l’horizon…

[Mireille] – Chez nous, on a pensé mettre la moustache de mon père sur e-bay. Tu imagines, une moustache de 35 ans d’âge ! C’est quasiment une antiquité !
[Marie] – Fascinant !

Le Grand Nord

Je suis dans le Grand Nord pour mon stage depuis le 14 juin, la plupart d’entre vous le savez déjà… Le voyage a bien été et l’agente de bord a fait copain-copain avec moi après la 2e escale. J’ai eu le droit de garder ma canette de pepsi en débarquant de l’avion ;-P

Mon stage est plutôt tranquille pour l’instant. Mes stages sont toujours tranquilles. Les gens remarquent toujours : « c’est drôle, normalement, c’est pas aussi calme là, j’aurais voulu te montrer qqch d’intéressant ». C’est mon aura faut croire, les gens se blessent pas qd je suis là. Dans le fond, c’est pas une mauvaise chose pour un médecin, mais pour une étudiante, là, j’apprends pas en attendant !

J’ai donné mes premiers vaccins ! (Pauvres petits pouts de 2 mois à qui j’ai enfoncé une aiguille ds la cuisse) et j’ai appris mon premier mot en inuktitut qui veut dire « c’est fini » :o). J’ai visité les maisons de vieux inuits (et donc je me suis assises par terre, comme la coutume le veut) et j’ai mangé un genre de pain traditionnel. Et le premier soir, j’ai mangé de la fondue bourguignon au caribou.

Tout est terriblement cher ici, 7$ pour un 2L de lait, ca vous donne une idée !

Quelques photos :

– Ma maman très cool sirote un café avant mon départ à l’aéroport PET

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– Un bout du village sur fond de baie d’Hudson avec les iles

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– Il fait clair tout le temps : à ma montre, il est 11h05 (PM !) et il fait pas vraiment noir là

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Ca faisait pas 2 jours que j’étais ici que j’avais eu mon premier appel obscène. On pourrait croire que ya rien comme être à 1500 km de chez soi, au nord du 57e parallèle et toute seule dans la maison d’une étrangère pour recevoir des appels obscènes. Pourtant, le p’tit connard est pas vraiment tombé sur la bonne fille à niaiser. Le seul problème, c’est que vu que c’est pas ma ligne de téléphone, je peux pas vraiment partir en guerre technologique contre lui… Je prévois pour l’instant qu’il va se désintéresser assez rapidement de mon cas quand c’est Philippe, mon coloc du Nord, qui va répondre au tel à partir de lundi ! C’est à suivre…

Never take MSN Messenger for granted
Internet est F**king slow ici, incroyable ! Vous vous rappelez du Dial-up ? Ben mon modem m’indique environ 14,4kbits/s… Comme si ca existait encore 14,4 ! Ca c’est sans compter que je dois me connecter « longue distance » et donc que je n’ai pas vraiment l’occasion de tchatter comme dans le temps… Mes amis me manquent, quand même. Je suis tombée sur cette vieille conversation avec ma petite sœur que j’ai dû garder parce que c’était drôle :

Boreale Rousse dit :
je déteste le dernier kleenex… en plus, il a l’air d’avoir été sorti une fois… pis la personne a dit « ah f**k » pis l’a remis dans la boite… tsé veut dire…. il est tout chiffonné.
Marie dit :
c vrai ca. je suis sur que seinfeild a déjà écrit la dessus
Boreale Rousse dit :
hahaha
Marie dit :
je viens de penser à qqch de bien pire: les derniers p’tits carrés de papiers de toilettes…
Boreale Rousse dit :
jy ai pensé en parlant des kleenex
Marie dit :
surtout qd t’a vraiment aucun choix que d’utiliser celui qui est collé
Marie dit :
je suis pas mal certaine d’avoir sérieusement envisagé l’utiliser encore collé sur le rouleau plutot que de l’avoir en mille morceaux
Boreale Rousse dit :
avec le rouleau…
Boreale Rousse dit :
hahaha

Malaise, à l’âge adulte…

Avant d’avoir mon illumination pour la médecine, j’ai travaillé près de 4 ans comme superviseur au soutien technique dans le merveilleux domaine de l’Internet. Le service à la clientèle, ca me connaît.

Je sais aussi que la job d’agent au téléphone, c’est pas toujours jojo. Alors j’essaie le plus possible de rendre leurs quelques minutes à l’appareil avec moi sympathiques, même si je suis plus souvent là pour me plaindre.

J’entretenais justement aujourd’hui mon ami Nad sur mes bons coups au téléphone… ceux où j’ai réussi à déjouer le service à la clientèle avec mon indicible charme, ma voix sensuelle et mes aptitudes acquises lors de ces 4 années… hehe Mais voilà qu’il me vient à l’esprit ce moment un peu moins brillant de ma grande carrière de client appelant que je vais vous raconter, pour votre plus grand amusement, je l’espère.

Et oui, c’est exactement ce qui m’est arrivé, exactement comme ca…

Pré-mise-en-situation
Vous vous souvenez du e-mail qui courrait avec les bruits de pet là ? Y’en avait 5 ou 6 avec des définitions, qqch du genre. Même si vous avez pas eu le e-mail, vous pouvez facilement vous imaginer. J’avais pris le pire de la gang : le plus juteux (avec « trace de brake » garantie, qui fait crier à ton voisin « CLEAN UP IN ISLE PANTS ! »… bon, vous voyez le genre) pour le mettre comme son de fermeture de Windows. Bon ok, un peu puéril, je vous l’accorde. Mais vu que je fermais pas souvent mon ordi, et encore moins souvent avec les speakers ouverts, c’était à tout coup une grande surprise pour moi. Sérieux. Fou rire garanti.

Situation réelle : Marie appelle le service technique pour un problème d’Internet
[Tech] – Parfait Mme C, vous allez faire les modifications telle et telle. Maintenant vous allez repartir l’ordinateur.
[Marie] – Ok, je clic sur Redémarrer
[Ordi, pas de gêne pentoute] – PROUTE INTEEEENNNNSEEEEE !!!
………..silence total…………..
[Marie, hésite entre la honte et le fou rire] – … euh, tu me crois tu si je te dis que c’est mon ordi ??!!

Sérieux, le tech, il devait tellement se dire « suuuure, grosse dégueulasse! Blame it on the computer… ». Anyway. Cette fois là, j’ai enlevé le son de fermeture de Windows. Reste que, c’était très comique. Je me demande ce qu’il a écrit dans mon dossier, pour cet appel là