Étudier en médecine, ca demande un engagement certain, évidemment. Beaucoup de lectures, surtout. Faut savoir donner son 110%… C’est pour ca que le jour où on tombe amoureux, c’est un peu le désastre. Vous savez, ces premiers moments où on marche sur un nuage, on perd carrément nos facultés de concentration. En un mot : on devient momentanément con. C’est ce qui m’est arrivé, l’an dernier… Le vrai coup de foudre, ce fléau.
Évidemment pour ceux qui en doutaient encore : j’exagère !! L’amour, y’a rien de tel ! (Quel genre de vieille peau je ferais si je ne croyais plus à tout cela !) Laissez-moi donc vous entretenir de l’anecdote de la coiffe des rotateurs. (Enfin, je doute que l’anecdote soit réellement comique en soit, si ce n’est qu’elle est devenu un classique de la gang à l’école – une inside, finalement)
C’était donc l’an dernier, et comme je disais plus tôt, j’eus le véritable coup de foudre pour un garcon. Je fus d’autant plus troublée par ce fait que je croyais que ce genre de chose n’arrivait qu’aux ados. Tout à coup, le rassemblement de mes pensées était de plus en plus difficile : j’avais une misère singulière à faire mes lectures, mon esprit étant toujours parti à vagabonder vers l’être cher. Quelle plaie !
L’APP était une aussi grande épreuve : j’avais de la difficulté à maintenir mon attention, et mes lectures ayant été sabotées (par nul autre que moi), je faisais mon possible pour garder un low profile afin de ne pas attirer l’attention sur mes capacités affaiblies… Néanmoins, ca n’a pas pris trop de temps pour qu’encore une fois, mon esprit parte à la dérive…

Combien de temps ai-je mentalement abandonné mon groupe d’APP ? Avec probablement un sourire beat affiché dans la figure ? (Ri-di-cule, je vous dis) À un moment, ma tutrice, voyant bien que je n’étais pas très à mes affaires, crut bon de m’interrompre dans mes rêveries et me posa une question. À laquelle, étonnamment, j’arrivai à donner une réponse correcte… Mais la manière de donner cette réponse, et le langage corporel venant avec avaient su me trahir : j’étais pas du tout en train de suivre et j’avais l’air de la nouille parfaite !

Mes amis ont bien ri de moi ce jour-là. C’était cute, mais c’était aussi la preuve que j’avais perdu une partie de mon intelligence !! Quand mes collègues me prenaient à rêvasser, et qu’on me ramenait à l’ordre, il était évidemment de mise que je clame de manière inélégante « Quoi ?! Coiffe des rotateurs !! » et on rigolait. Ca, c’était la naissance de l’inside joke…
Déjà vu
Arrive la fin de session, plus spécifiquement l’examen pratique. Pendant l’examen pratique, nous avons 10 minutes avec le patient pour lui poser toutes les questions et faire l’examen physique en conséquence. Il y a ainsi plusieurs stations, avec plusieurs faux-patients présentant tous des problèmes différents. L’examen pratique représente toujours beaucoup de stress pour les étudiants…
Ma première patiente se plaint d’une douleur à l’épaule. Rapidement, je passe à travers le questionnaire, et comme il se doit, je confirme mon diagnostic par l’examen physique. (on tentera ici de préserver l’anonymat de la patiente)

Alors que je suis bien concentrée dans mes manoeuvres, la cloche annoncant la fin de la station résonne et la monitrice me demande promptement mon diagnostic !! Arrachée ainsi à mes réflexions, je suis aussi perturbée par la requête ! Mais pas autant que par la réponse, qui me vient tout naturellement :

[Marie – surprise] – Quoi ?! Coiffe des rotateurs ! Heu… Syndrome de la coiffe des rotateurs Madame.
[Monitrice] – Très bien, merci, vous pouvez y allez.
Avec un sentiment très fort de déjà vu, je me suis demandé si Gab avait répondu la même chose à son examen à lui…
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